Réviser son manuscrit

La réécriture est terminée. Cependant, même si vos doigts frétillent à l’idée d’envoyer votre roman à tous les éditeurs du pays, dépoussiérez vos crayons de bois, votre stylo rouge et votre imprimante, puis asseyez-vous dans une chaise confortable.

Imprimer

Plusieurs études démontrent que la lecture sur papier, plus stimulante pour les cinq sens, aide à mieux comprendre un texte. Donnez-vous la chance de construire une bonne carte mentale1 de votre récit, imprimez-le.

Lecture rapide

Lire son roman d’un seul souffle en prenant très peu de notes permet d’embrasser l’histoire dans sa globalité et de repérer les incohérences, les passages superflus, les sauts de logiques, etc.

La liste de vérification

En plus des détails techniques comme harmoniser les espaces, les italiques, la cohésion du temps et de la température, cette liste rappelle des éléments qui auraient pu être négligés pendant la rédaction. Voici quelques exemples. (Voir aussi Construire sa liste de vérification.)

Lire les dialogues à voix haute. Sonnent-ils juste ? Reflètent-ils le personnage qui parle ?

Revirements réguliers. Selon Ken Follett2, un retournement aux quatre à six pages retient l’attention des lecteurs.

Souligner les descriptions. Parce que j’ai tendance à oublier les descriptions, je souligne en vert celles des protagonistes, en bleu celles des lieux et les émotions en mauve. En pratiquant cette méthode, j’ai découvert qu’elle concentre mon esprit sur une tâche simple et crée une zone libre où émergent les défauts du texte : une phrase bancale, des répétitions de mots et d’idées, des explications boiteuses, un chapitre bavard, etc.

Personnage, lieu, temps. Comme les changements de scène au cinéma, commencer les chapitres avec une image claire qui situe l’action. De qui s’agit-il, où et quand ?

Lecteur avisé (ou bêta-lecteur)

En parallèle, j’ai remis un exemplaire du manuscrit à mon premier lecteur, mon conjoint. Dans les marges, il indique les problèmes de rythme, de personnages, d’histoire, puis souligne les passages confus, mais aussi les scènes drôles et touchantes.

Voici à quoi ressemble mon manuscrit une fois l’exercice complété. Ne reste plus qu’à intégrer ces notes dans le document Word et hop ! c’est l’heure de corriger avec Antidote

oraenmanida

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1. Selon les scientifiques, la texture, l’odeur, l’épaisseur, la couverture et la quatrième de couverture d’un livre permettent aux lecteurs d’établir une meilleure « carte mentale du texte », ce qui facilite leur compréhension. Des recherches précédentes avaient d’ailleurs démontré que plus un texte est long, plus la carte mentale est importante. LOISEL, Mélanie. « Lire sur du papier pour mieux comprendre », Le Devoir, 16 aout* 2014.

2. There is a rule which says that the story should turn about every four to six pages. A story turn is anything that changes the basic dramatic situation. It can change it in a little way or change it in a big way. FOLLETT, Ken. “Masterclass: The First Draft”.

*Oups ! L’accent circonflexe s’est envolé ! Pas de panique, j’utilise la graphie rectifiée.