La révision éditoriale

Que se passe-t-il après la signature d’un contrat ? Voici les premiers pas d’un manuscrit en route vers la librairie.

Révision éditoriale

Selon la charge de travail à accomplir, la révision éditoriale se déroule parfois en plusieurs étapes. À moins que l’éditeur ne préfère son crayon à la souris, les corrections sont insérées en commentaires dans Word et le suivi des modifications surligne tous les changements.

Étape 1 : Une vision globale

Le récit a besoin d’un coup de ciseau, d’une précision, d’un ajout par-ci par-là. Par exemple, pour mon prochain roman, mon éditrice m’a demandé de revoir des scènes monotones, des passages dénués d’informations pertinentes ou encore des sections répétant une action mentionnée sous un autre point de vue.

Étape 2 : Plonger dans les détails

Sur certaines pages, la marge déborde d’ajustements suggérés par l’éditeur : phrases remaniées, répétitions et verbes ternes éliminés, proposition d’étoffer ou de réécrire un passage, etc.

En premier lieu, ce regard extérieur confronte mon monde créé dans la solitude. C’est pourquoi je commence par les modifications simples. Je partage plusieurs trucs appris lors du travail éditorial dans mes articles Réviser son manuscrit et Corriger avec Antidote.

Après une à deux nuits de réflexion, je m’attaque aux corrections difficiles. Cela dit, une œuvre littéraire appartient à son auteur. Ainsi, garder un paragraphe tel quel ou l’aborder sous un angle nouveau reste possible.

La règle d’or

Chaque changement doit servir le récit. Le conseil populaire « kill your darlings » rend bien ce principe. Peu importe les heures passées à chercher les mots parfaits pour la phrase parfaite, si elle détone ou ralentit le rythme, elle sautera aux yeux du lecteur comme une tache de ketchup sur une chemise blanche.

Révision linguistique

Cette deuxième révision s’attarde à la grammaire et à l’orthographe, mais aussi à la cohérence et à la fluidité du récit.

Pour le premier tome de Rannaï, la réviseure a noté les cascades de verbes (ma spécialité !) : « Il ne pouvait se résoudre à penser qu’elle était là-dedans » devient « Penser qu’elle vivait dans ce trou l’accablait au plus haut point. » Afin de donner un ton plus moderne à mon roman d’anticipation, elle m’a proposé de changer la graphie traditionnelle du mot clef pour la graphie simplifiée : clé.

En plus d’offrir une excellente formation sur la construction d’une histoire, le travail de mon éditrice, de ses assistantes et des réviseures apporte une bouffée de fraicheur et de professionnalisme à mes romans. J’en profite pour les remercier chaleureusement. 🙂

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